On parle aujourd'hui d’écritures inclusives, mais rarement de leurs prononciations. Nous avons voulu nous projeter auditivement dans l’oralité de l’écriture inclusive. Comment sonnerait-elle ? Et si ... non seulement on ne désignait pas les personnes par un mauvais genre, mais on "dé genrait" la langue française. A vous de juger, mais à l’expérience de cet exercice, nous estimons que le français pourrait plus facilement s’y prêter qu'il n'y parait. A l’écoute de ces quelques courtes fictions, la réalité de cette évolution linguistique radicale semble aller de soi.
Roland Cahen
Les sons qui gravitent autour de nos oreilles dessinent des représentations du réel. A l’aube d’un changement ontologique, comment les sons évoluent-ils ? Le langage est habité par de nombreuses sonorités, chacune peint des images spécifiques du monde. Bien que subjectives, nous partageons de nombreuses normes communes soutenues par la langue. Actuellement nous devons réfléchir à de nouveaux rapports qui émergent au sein de la société, la question du genre en demeure centrale. L’écriture inclusive est positionnée comme référence à ce changement de paradigme. Cette écriture révolutionne les concepts linguistiques, en brisant le genre elle réinvestit les liens qui nous fondent au monde. Mais écrire … Pourquoi écrire si ce n’est pour être lu ? Pour être entendue ? Les lettres qui se forment immortalisent la parole ainsi, elles possèdent les sons de la raison, elles peignent la face de ces visages qui croisent nos regards à chaque mouvement du corps. Écrire s’imprègne des flux permanents qui traversent nos esprits, à travers lesquels elle respire nos désirs. Écrire nous offre une liberté d’expression immense, dicte nos actes, fait de nous des êtres uniques. Nous vous invitons donc le temps d’un instant à vous plonger dans un monde nouveau investi non plus par des formes mais par des sons. Laissez voyager votre oreille quelques minutes à travers un monde étonnant qui demande à lire autrement les liens à nos pairs.
Mathilde Angles
